ChatGPT (chat with pre-trained language model) est un système qui permet de tenir une conversation naturelle avec un robot d’IA grâce au NLP (Natural Language Processing), c’est-à-dire au traitement de langage naturel.
Le modèle d’apprentissage repose sur un nombre incalculable de données contenues sur le web dont tous les sites Internet ou encore des livres en ligne. Il fait remonter les informations, qui sont les plus fréquentes sur la Toile, sur le sujet demandé par l’utilisateur. Il offre donc la réponse la plus courante, mais peut aussi mettre en évidence plusieurs idées opposées.
Sa rapidité d’exécution donne l’impression d’un véritable dialogue avec la machine. Le tout gratuitement.
Développé par la start-up OpenAI, ce robot conversationnel est notamment capable :
- d’écrire en rime,
- de rédiger des emails,
- de résumer un dossier médical,
- d’aider les patients à bien suivre leurs médicamentions,
- de traduire un document,
- de suivre en temps réel l’émergence d’une maladie via la remontée d’une masse de données, également dans les bases de données de santé publique,
- de suggérer des traitements optionnels,
- de simplifier un message jargonneux.
ChatGPT va encore évoluer. Sa marge de progression est spectaculaire. Mais, ses données s’arrêtent pour l’instant en 2021. Et, il n’intègre pas encore les contenus vidéos et audios. Par ailleurs, ses sources ne sont pas traçables.
Capable de décrocher un diplôme
Des chercheurs ont testé les performances du logiciel aux trois examens USMLE (United States Medical Licensing Examination), que doivent passer les étudiants en médecine aux États-Unis selon leur nombre d’années d’étude. Le logiciel a obtenu un score situé entre 52,4% et 75% de bonnes réponses. Généralement, le score nécessaire pour réussir l’examen est de 60%.
Selon Lucia Ortiz de Zarate, chercheuse à l’université autonome de Madrid (UAM), cette étude démontre que les premiers résultats pourraient « se révéler d’une grande aide pour les médecins lorsqu’ils formulent des diagnostics et prescrivent des traitement ».
Un renforcement de l’auto-diagnostic
Pour Alan Peterson, professeur de sociologie à l’Université Monash en Australie, de nombreuses personnes consultent déjà le web pour en savoir plus sur leur état de santé. L’IA générative permettra à tous de rechercher des réponses immédiates concernant leur traitement, comme les effets secondaires, alors que cela reste complexe sinon.
L'IA en complémentarité mais pas en remplacement du médecin
Le patron d’OpenAI, Sam Altman, envisage que ChatGPT puisse remplacer demain le médecin traitant pour la patientèle pauvre. Néanmoins, son point de vue n’est pas étayé et reste isolé. II se réfère sans doute au système de soins américain, où une partie importante de la population ne bénéficie pas de couverture médicale. Une population précaire qui pourrait être tentée par l’automédication à partir d’informations collectées via ChatGPT, avec tous les dangers que cela implique…
Pour l’INSERM, c’est clair : ni les médecins ni les chercheurs ne seront remplacés par l’IA de sitôt. En effet, les limites méthodologiques de ces systèmes sont importantes, et leurs performances ne sont pas encore à la hauteur.
Selon un article publié par l’Inserm, l’équipe Paris Transplant Group pense ainsi qu’ « À l’heure actuelle, rien ne vaut les interactions humaines pour proposer une prise en charge adaptée, fondée sur les particularités de chaque patient et l’expertise des médecins pour valider un diagnostic. »
De même, la télémédecine, qui a connu un grand succès en France, n’a pas éliminé ni les visites médicales en direct ni la nécessité de pratiquer le cas échéant un examen physique.
Des risques difficiles à mesurer
Après une discussion de six semaines avec « Eliza », une intelligence artificielle utilisant la même technologie que ChatGPT, un belge a mis fin à ses jours en mars dernier. Il était éco-anxieux et semblait nourrir une attirance pour cette IA.
Certains craignent également que ChatGPT puisse produire d’un claquement de doigts de fausses données médicales, qui pourraient être publiées ni vues ni connues dans les revues scientifiques.
Aller plus loin
- Si vous voulez tester ce robot, nous vous invitons à suivre ce tutoriel. Une certaine prise en main est en effet nécessaire pour en exploiter toutes les possibilités.
Il faut bien sûr rester prudent sur les résultats qu’il propose. Et, ne pas lui confier de données personnelles et respecter le secret médical.
- Article de l'Inserm : ChatGPT : l’IA prête à remplacer les chercheurs et les médecins, vraiment ?
- Des chercheurs de l'École de médecine de l'université du Maryland ont testé les connaissances du robot sur le cancer du sein. Ils ont ainsi pu constater que ce dernier n’est pas infaillible.