Avec la signature de l’avenant n°1 à l’accord-cadre interprofessionnel (Acip), la Caisse nationale d’assurance maladie et l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS, libéraux)* ont fixé, fin juin, les modalités de mise en œuvre de l’expérimentation des équipes de soins coordonnées avec le patient (Escap). Ce nouveau modèle de coordination, construit autour d’une application mobile, joue la carte de la souplesse et de l’agilité.
Le modus operandi est simple
En pratique, comme le détaille la Cnam, un professionnel de santé identifiera, chez un patient présentant une situation clinique complexe, un besoin de coordination. Il se connectera à une application mobile lui permettant de savoir si son patient correspond aux critères d’inclusion dans le dispositif. Si tel est le cas, le professionnel de santé entrera en relation avec les autres professionnels de santé préalablement désignés par le patient afin de créer cette équipe de coordination.
Les échanges entre professionnels de santé se font via une application mobile de coordination développée par l’UNPS. Cet outil est sécurisé et interopérable.
Composée d’au moins 3 professionnels de santé, l’Escap comprend systématiquement le médecin traitant identifié par le patient.
Le périmètre de l’expérimentation est circonscrit autour de 4 situations cliniques précises :
- patients polypathologiques chroniques de plus de 65 ans ;
- patients diabétiques (type 1 et 2) sous insuline ;
- patients ayant fait un AVC et ayant été hospitalisés il y a moins d’un an ;
- patients en soins palliatifs.
Première aide forfaitaire de 100 euros par an
Dans le cadre de cette expérimentation, chaque professionnel libéral de santé bénéficie d’une aide forfaitaire de « 100 euros par an » pour l’acquisition et l’utilisation de l’outil de coordination. Une deuxième aide de 100 euros par an est accessible dès lors que le soignant sera impliqué a minima dans cinq Escap.
« Une évaluation nationale sera réalisée à l’issue des 3 ans de l’expérimentation », indique l’Assurance Maladie, notamment pour objectiver l’amélioration de la prise en charge pour le patient (état clinique, qualité de vie, observance et interactions médicamenteuses, hospitalisations évitées, efficience du parcours de soins).
Enthousiasme infirmier
Une avancée dans la prise en charge des patients en équipes de soins coordonnées, saluée dès la conclusion de l’accord, par les infirmiers.
« Cet accord consacre, pour la première fois, la coordination clinique de proximité en dehors des structures formalisées avec la reconnaissance d’une modalité de financement dans ce cadre », se félicite la FNI. « Or, jusque-là, on avait le sentiment que seuls les professionnels exerçant dans des MSP ou des CPTS se coordonnaient. L’Escap est une opportunité pour la médecine de ville de ne pas faire la courte-échelle à l’exercice intégré exclusif », peut-on lire sur le site de la Fédération nationale des infirmiers dans un communiqué publié le 27 juin.
* L’UNPS représente 12 professions de santé : médecin, chirurgien-dentiste, sage-femme, biologiste responsable, pharmacien d’officine, transporteur sanitaire, infirmier, masseur-kinésithérapeute, orthophoniste, orthoptiste, pédicure-podologue et audioprothésiste.