A l’issue de sa deuxième édition des États Généraux dédiés à la Santé de la femme, le collectif Femmes de Santé a adressé au gouvernement une lettre ouverte pour demander une stratégie nationale « Santé de la Femme ». Une missive qui résulte des différents travaux des 80 Femmes de Santé à l’occasion de ces États Généraux. « La Santé de la femme est un enjeu majeur pour le secteur de la Santé. Le collectif Femmes de Santé souhaite être force de proposition sur ce sujet essentiel. Nous souhaitons un engagement politique fort se manifestant par une stratégie Santé nationale « Santé de la Femme » pour toutes », a ainsi déclaré Alice de Maximy, fondatrice de ce collectif, qui propose trente solutions, simples et concrètes, pour améliorer la santé de la femme.
Parcours de santé
Ces solutions, élaborées au cours d’ateliers collaboratifs en amont de cette journée, traitent de deux thématiques :
- Comment faire en sorte que les préventions ne soient pas perçues comme des contraintes supplémentaires mais un moyen de lever la charge mentale des femmes ?
- Et, en matière de littérature en santé, comment et où trouver la bonne information et faire le bon choix, au bon moment.
Parmi les trente propositions, le collectif propose de mettre en place un parcours de santé de la femme, y compris de la femme en situation de précarité. Les Femmes de Santé demandent, également, la création d’un Institut National Santé de la femme afin de piloter cette stratégie. Une lettre ouverte en ce sens a été remise à l’issue de l’événement à la ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin le Bodo. Arguments à l’appui.
Intelligence collective et sororité
« 74% de femmes n’identifient pas les maladies cardiovasculaires comme 1ère cause de mortalité féminine (le cancer étant placé en premier par 63% d’entre elles). Et pourtant, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes : elles causent la mort d'1 femme sur 3. 77% repoussent au maximum le moment de consulter. Et sur un spectre plus large, 64% ont reporté ou renoncé à des soins, une fois sur deux, en raison de leurs préoccupations quotidiennes », relève le collectif.
Fort de plus 2 500 membres, ce dernier s’est donné pour mission « de co-construire un système de santé plus juste, car plus égalitaire, et de faire avancer la santé par l’intelligence collective et pluridisciplinaire, grâce à la sororité ». Le Collectif veut ainsi promouvoir l’expertise et les initiatives des femmes de tous les horizons du secteur de la santé et favoriser le partage des savoir-faire. « Il propose aux femmes (et hommes) de Santé : un réseau d’entraide, une plateforme d’échange privée, des formations, des événements de networking, des interventions de femmes inspirantes, des groupes de travail, des publications et des podcasts ».