Immense défi ! À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024, Paris et la région Île-de-France regroupent 80 % des 40 sites de compétition, accueillant ce faisant 15 millions de visiteurs (et autant de patients potentiels supplémentaires). Sans compter les quelque 15 000 athlètes inscrits. Comment prendre en charge toute cette population ? Les directions du ministère de la Santé (DSS, DGOS) mais aussi l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France et l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont assuré être prêts à faire face aux possibles risques épidémiques, Covid inclus, sécuritaires, ou encore caniculaires, à l’occasion d’une audition spécifique, au début de l’été, devant la commission des affaires sociales du Sénat.
Vigilance accrue sur les maternités et la psychiatrie
Ainsi, la hausse des soins non programmés est estimée à « 5 % » par rapport à un été normal. Mais dans certaines filières spécifiques identifiées à risque, comme la santé mentale et la périnatalité, les préoccupations concernent plutôt la mobilité et l’accès aux structures de soins. Dans le détail, « le capacitaire hospitalier ouvert pour la période estivale est supérieur à celui de l’année dernière », indique l’ARS francilienne. En moyenne, sur le périmètre des établissements de santé qui ont répondu aux enquêtes en 2023 et en 2024, ce sont près de 1 300 lits supplémentaires par semaine qui sont disponibles cet été par rapport à l’été 2023. Sur la quasi-totalité des spécialités analysées (médecine +800 lits, gériatrie +300 lits, soins critiques +176 lits, gynéco-obstétrique +12 lits), on retrouve une hausse du nombre de lits ouverts. « Cependant, cette année, comme les deux années précédentes, une attention particulière doit être portée aux maternités, en particulier en Seine-Saint-Denis. De la même manière, les secteurs de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie devront faire l’objet d’une attention particulière », précise l’Agence.
Établissements hospitaliers de première ligne
Des mesures de renforcement spécifiques sont également prises au sein des établissements de santé qui se trouvent à proximité des lieux d’épreuves olympiques, établissements dits « de première ligne », précise l’ARS d’Île-de-France. Pendant la période des Jeux Olympiques, au sein de ces établissements, 750 lits supplémentaires en médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) et soins critiques seront ouverts, soit une augmentation par rapport à un été classique, dans plusieurs hôpitaux de l’AP-HP et 12 établissements hors AP-HP, privés lucratifs et non lucratifs, dont la liste est à retrouver ici.
Pleins feux sur le village olympique
Le village olympique, situé en Seine-Saint-Denis, accueillera quant à lui une polyclinique olympique et paralympique pour les athlètes, les membres des délégations et les personnels évoluant au sein du village. Il a ouvert ses portes le 18 juillet et a également vocation à décharger le système de santé francilien pendant l’été. Niché au cœur du village olympique de Saint-Ouen, le dispositif a vocation à accueillir quelque 15 000 athlètes prioritairement pour des consultations de soins non programmés mais aussi pour des urgences ou des examens. Environ 400 médecins et soignants volontaires libéraux et hospitaliers, pour la plupart bénévoles, y seront présents pour assurer une prise en charge médicale optimale aux athlètes.
Tout savoir sur le dispositif : https://www.iledefrance.ars.sante.fr/media/125623/download?inline