L'effet nocebo, qu'est-ce que c'est ?
On connaît bien l’effet placebo, qui soulage les patients, et même les nourrissons. En revanche, on parle plus rarement de l’effet nocebo, qui provoque des symptômes désagréables voire nocifs.
L’effet nocebo a été démontré lors de plusieurs essais cliniques, chez des patients qui prenaient un placebo inactif, donc totalement dénué de substance chimique active.
Un des exemples les plus démonstratifs est le cas d’un homme participant à un essai clinique pour un antidépresseur. Il a fait une tentative de suicide en avalant 29 comprimés. Après avoir finalement appelé les secours, il s’est retrouvé à l’hôpital totalement livide, en sueur, avec une tension à 8. Pendant que l’équipe soignante peinait à remonter sa tension à coup de perfusions de sérum, les médecins ont appris auprès des organisateurs de l’étude clinique que le patient avait ingurgité 29 comprimés de placebo. Il n’a fallu qu’un quart d’heure pour que le patient, après l’avoir appris à son tour, retrouve une tension normale et un état stable.
Les symptômes les plus courants de l’effet nocebo
En dehors de ce cas extrême, les symptômes les plus fréquemment provoqués par l’effet nocebo sont :
- la somnolence
- la migraine
- la diarrhée
- des difficultés de concentration
- des nausées
- la bouche sèche ou encore des dermatoses.
Les facteurs de l'effet nocebo
1 patient sur 5 serait concerné d’après une étude de 1997 (Hahn). Plusieurs facteurs seraient favorables à son apparition :
- la crainte de développer des effets secondaires
- l’état psychologique du patient (tendance à somatiser, anxiété voire dépression)
- son conditionnement par des expériences passées négatives
- ou les informations négatives de son environnement (internet, réseaux sociaux, entourage…).
Comment combattre l’effet nocebo ?
L’effet nocebo s’avère être un frein à la vaccination et à l’utilisation des médicaments génériques. En effet, au-delà des symptômes, l’effet nocebo provoque d’autres conséquences comme la non-observance des traitements, la perte de confiance vis-à-vis du médecin, le gaspillage de médicaments…
L’effet nocebo reste difficile à combattre car il repose sur un paradoxe de l’information : plus une notice comporte d’informations sur les effets désirables, plus elle risque d’induire un effet nocebo chez le patient.