L'Hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce
Le gouvernement veut accélérer dans le numérique dans la santé. Outre un budget significatif, des équipes pluridisciplinaires vont travailler ensemble dans un lieu emblématique, l’ancien Hôpital du Val de Grâce.
Situé boulevard de Port Royal, l’ancien hôpital militaire se présente comme un bâtiment de 45.000 mètres carrés au cœur d’un parc de 2,7 hectares, laissé à l’abandon depuis quatre ans. Il se situe donc au cœur du 5e arrondissement de Paris, l’un des quartiers les plus chers de la capitale. Il a vu passer des milliers de patients depuis 1796 avant de fermer ses portes en 2016.
Cette vidéo tournée en juin 2016 revient sur son histoire.
Au Val-de-Grâce, une page se tourne
Sa rénovation a suscité de nombreuses convoitises. Des investisseurs privés ont envisagé de transformer le site, l’un pour lancer un projet d'incubateur de startups autour de la santé, l’autre pour créer un hôpital centré sur le handicap.
Finalement, c’est un autre choix qui a été retenu, porté par le Ministère de la Santé. Un vaste projet sur la santé numérique « Paris santé campus », doté d’une enveloppe de 400 millions d’euros, va être lancé. C’est le président Emmanuel Macron qui en a fait l’annonce début décembre lors d’une visite à l’Institut Imagine de l’hôpital Necker.
Une coopération public-privé
Ce campus a vocation à réunir « autour de la machine à café » de nombreux spécialistes interdisciplinaires. Ils proviendront en particulier des structures suivantes :
- l’Inserm
- le CNRS
- l’AP-HP
- l’Agence du Numérique du ministère de la Santé
- Paris Sciences et Lettres
- INRIA
- le Health Data Hub
- Sanofi
- Dassault System
- France Biotech.
De la formation sera aussi assurée sur le campus. Et, une pépinière est aussi prévue pour accompagner des start-up.
Paris Santé Campus va orienter ses travaux dans des domaines jugés cruciaux comme les bio-productions et les nouveaux vaccins à ARN.
L’intelligence artificielle pourrait permettre selon l’Inserm de faire des percées en biologie fondamentale. Tous les espoirs sont permis pour espérer réaliser des découvertes majeures dans les maladies infectieuses, mentales ou chroniques.
Cette technologie n’a plus à faire ses preuves. DeepMind, la filiale de Google dédiée à l’intelligence artificielle, vient de parvenir à prédire la structure 3D d’une protéine avec précision, ce qui ouvre de nouvelles perspectives aux chercheurs.
Pour certains intervenants, comme Dassault Système, il est aussi vital de prendre conscience dès aujourd’hui du plein potentiel des données. Cette entreprise estime qu’il sera trop tard dans cinq ans pour négocier le virage.
Le projet Paris santé campus part avec de bonnes cartes dans son jeu, car la Healthtech française possède de solides atouts dans le numérique et la recherche biomédicale. D’importants travaux de réhabilitation seront nécessaires avant de pouvoir réoccuper le Val de Grâce. Pour lancer au plus vite le Campus, un lieu provisoire devrait être rapidement choisi.
Une agence pour les maladies infectieuses
Une autre annonce était aussi très attendue : la création d’une nouvelle agence de recherche sur les maladies infectieuses.
Hébergée dans les locaux de l’Inserm, elle devrait avoir pour mission de définir les priorités de recherche, de susciter et financer des projets et d’initier de nouveaux outils, comme les cohortes de patients ou les banques d'échantillons.
Concrètement, l'Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales (ANRS) et le consortium REACTing vont se rapprocher. Créé en 2013, ce dernier coordonne la recherche sur les crises sanitaires liées aux maladies infectieuses émergentes.
A ce stade, le budget de cette nouvelle agence n’aurait pas encore été tranché.