C’est devant Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé que le Collectif Femmes de Santé a présenté 24 propositions « d’actions utiles, pratiques et concrètes en matière de santé environnementale ». Fruit de travaux d’études et de recherche réalisés au sein d’ateliers collaboratifs et pluridisciplinaires, les solutions avancées s’appuient sur plus de 100 références bibliographiques en la matière.
En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 23% des décès et 25% des pathologies chroniques dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux et comportementaux, rappelle le Collectif. En Europe, ils « sont également responsables de près de 20% de la mortalité ». Et ce sont les femmes et les enfants qui sont les plus vulnérables aux pollutions, notamment aux perturbateurs endocriniens, soulignent les « Femmes de Santé ».
Des réponses organisées autour de 3 thématiques
Face à cette réalité inquiétante, le Collectif suggère de développer des réponses organisées autour de 3 thématiques. Tout d’abord, faire de l’éco-anxiété, qui, selon la Fondation santé environnement concerne 3 Français sur 4, « une action positive pour la santé ». Comment ? En organisant, notamment un festival national de l’éco-anxiété, où, sous forme de hackathon, des informations seraient données sur les gestes citoyens à adopter. Les Femmes de Santé proposent également de constituer des groupes de paroles et de développer une application spécifique, élaborée avec des professionnels de santé et du climat à destination des personnes éco-anxieuses.
Les professionnels du soin concernés au premier chef
Le deuxième axe de la contribution du Collectif est plus directement tourné vers les professionnels du soin. Pour mémoire selon le think tank The Shift Project, le secteur de la santé est responsable de 8% de notre empreinte carbone nationale. Parmi leurs propositions en ce domaine, les Femmes de Santé se prononcent en faveur de la constitution « d’une base de données sur l’indice environnemental des médicaments pour les prescripteurs » et de la création d’un « index éco-responsable » du milieu de la santé pour les industriels, les cabinets et les établissements. Cet index serait présenté sous la forme d’une liste et comprendrait « les actions qu’ils mettent en place pour limiter les effets négatifs pour l’environnement et ainsi les encourager à continuer leurs efforts ».
Vulnérabilité accrue des femmes enceintes
Enfin, parce que la vulnérabilité des femmes enceintes et des enfants durant leurs 1 000 premiers jours (soit deux ans révolus) est une réalité encore trop méconnue en matière de santé environnementale, le Collectif propose la création d’outils ad hoc pour mieux diffuser l’information. Comme la constitution d’un livret des bons gestes à adopter au quotidien avec 5 recommandations concrètes et faciles à appliquer. Ce dernier serait envoyé automatiquement par mail lors de la déclaration de grossesse à la sécurité sociale. Véritable boîte à outils, ce support « pourrait ensuite être porté par l’ensemble des professionnels et professionnels de santé en contact avec les futurs parents », suggèrent les Femmes de Santé.
* L’intégralité des propositions est à retrouver ici : https://www.femmesdesante.fr/sante-environnementale.