L’intelligence artificielle (IA) fait actuellement entrer la médecine dans un cycle majeur d’innovation, à l’instar du développement des antibiotiques dans les années 1940. Les résultats de l’IA sont particulièrement prometteurs dans le domaine de la cancérologie.
L’IA pour modéliser des « jumeaux numériques » de tumeurs
Grâce à des outils développés par des scientifiques de différentes disciplines — oncologues, biologistes et mathématiciens —, il est désormais possible de modéliser un « jumeau numérique » de la tumeur d’un patient, et d’analyser ses caractéristiques. L’enjeu : personnaliser le traitement du cancer.
Au sein de PRISM, un institut hospitalo-universitaire (IHU) récemment créé (lire notre article L'État stimule la recherche médicale française), trois institutions collaborent pour développer ces « jumeaux numériques » : le centre de cancérologie Gustave-Roussy, l’Inserm et l’école d’ingénieurs CentraleSupélec. Leur méthode consiste à analyser de manière très détaillée les données d’une cohorte de patients. La base de données regroupe le séquençage du génome de la tumeur mais également l’ARN, le système immunitaire ou encore le microbiote. L’IA soumet ces avatars de patients à différents traitements, de manière virtuelle, afin de vérifier leur efficacité sur le malade.
L’IA pour analyser l’efficacité d’un traitement sur des « modèles réduits » de cancer
De plus, des recherches viennent de démarrer à l’IHU pour faire analyser par l’IA l’efficacité de traitements thérapeutiques, réels cette fois-ci, sur des mini-tumeurs élaborées à partir de la mise en culture de cellules tumorales du patient. Il s’agit de faire analyser par l’IA les images de la réaction de l’organoïde au traitement. Ainsi, demain, les traitements pourront être testés et ajustés sur ces « modèles réduits » de cancers.
Autre avantage, les algorithmes de l’IA apporteront aux médecins une aide au diagnostic. Grâce à l’identification des cancers les plus difficiles à traiter, de manière de plus en plus précoce, les patients seront orientés au plus tôt vers les lieux de prise en charge adaptés.