Les difficultés en littératie en santé concernent surtout les départements et régions d’outre-mer
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) s’est emparée de ces données pour élaborer une étude, qui a été publiée en juin 2023. Elle constate qu’il existe globalement peu de difficultés de littératie en santé en France : elle concerne seulement 11 % de la population de 15 ans ou plus. Cependant, les écarts entre territoires sont très marqués. La proportion* est nettement plus importante dans les départements et régions d’outre-mer :
- 17,9 % en Guadeloupe ;
- 19 % en Martinique ;
- 20,9 % à la Réunion ;
- 30,3 % en Guyane ;
- 59,6 % à Mayotte.
Les personnes âgées ont le plus de difficultés à comprendre l’information médicale
Les personnes qui présentent les plus faibles scores en littératie en santé sont les personnes de plus de 75 ans. À noter qu’à Mayotte, à la Réunion et à la Guadeloupe, les difficultés de compréhension augmentent dès l’âge de 65 ans.
D’autres facteurs sont déterminants comme le niveau de revenus, le niveau d’études ou encore le fait d’être immigré (en France métropolitaine, les immigrés sont trois fois plus nombreux à éprouver des difficultés à comprendre l’information médicale).
L’état de santé dégrade la littératie en santé
L’étude de la Drees apporte un troisième et dernier enseignement marquant : les difficultés à comprendre l’information médicale sont plus fortes chez les personnes en mauvaise ou très mauvaise santé, et parmi les personnes souffrant d’une maladie chronique.
Grâce à cette étude, il apparaît clairement que la littératie en santé doit désormais être intégrée dans les réflexions liées à la lutte contre les inégalités sociales de santé. Les enseignements de l’étude donnent aussi une clé d’action aux professionnels de santé : porter une attention particulière aux publics « fragiles » en termes de littératie en santé, lorsqu’il s’agit d’expliquer un protocole de traitement.
*Ces pourcentages ont été calculés sur la base d’une structure d’âge redressée car les DROM sont en moyenne plus jeunes que la France métropolitaine