Ariane, 22 ans tout juste depuis cet été. Et la (presque) dernière ligne droite en ligne de mire. En cette rentrée, Ariane est étudiante en cinquième année de médecine au CHU de Dijon. Avec les ECN qui se profilent déjà à l’horizon. Une échéance qui n’effraie pas la jeune carabine. Cela fait longtemps qu’elle s’y est préparée. Depuis toute môme. Mais quand, précisément ?
« En fait je ne sais pas vraiment, c’est difficile à dire. Il n’y a pas eu de déclic à proprement parler. Simplement, au fond de moi, j’ai toujours su quelque part que médecin, c’était ce que je voulais faire », explique la future praticienne. Qui a déjà choisi sa spécialité : gynéco-obstétrique.
La conviction ne fait pas tout
Il n’empêche. La conviction ne fait pas tout. Et la cadette d’une fratrie de quatre a dû sérieusement plancher pour passer les examens successifs. Tout en voyant du pays durant son enfance. Car la famille d’Ariane est bourlingueuse. Quatre ans passés à Tahiti. Quatre autres au Canada. Puis trois années en République dominicaine. Pour finalement poser leurs valises à Dijon, où Ariane entre alors en classe de seconde. « J’avais toujours médecine en tête, j’ai donc logiquement opté pour un bac S. Ensuite, j’ai eu la PACES du premier coup, mais ça a été une année compliquée parce que je n’ai pas été super bien classée. J’ai dû m’organiser », explique la jeune externe. Avec un rythme de révision serré. « Je travaillais tous les jours de 8 heures à 13 heures ». Ensuite pause d’une heure pour le déjeuner. Pour réattaquer de 14 heures à 20 heures, samedi et dimanche inclus.
La solidarité malgré la compétition
Ariane découvre aussi à ce moment les incidences parfois douloureuses de la réalité des concours. « Je me suis fâchée avec ma meilleure amie de lycée qui était aussi dans cette promo. Je n’avais pas les moyens de me payer une prépa et, compétition oblige, elle a refusé de me montrer ses notes de cours auxquels je ne pouvais assister. Ça m’a vraiment blessée. Heureusement, d’autres étudiants, spontanément, m’ont aidée. Dijon est une fac où on ne se fait pas de crasses, c’est un message que je veux transmettre aux prochains externes ».
Lancée dans le grand bain
Depuis bientôt trois ans maintenant, Ariane est donc en stage à l’hôpital. Et comme elle le dit elle-même, « là on entre vraiment dans le dur ». A tourner au gré des différents services, c’est la médecine interne qui l’a attirée au premier chef, suivie de près par la pneumologie. Mais c’est finalement la gynéco-obstétrique qui sera son premier choix à l’issue des prochains ECN. En attendant l’échéance, Ariane se réjouit d’avoir été réquisitionnée en septembre 2020 pour aider pendant la crise Covid. « Comme d’autres étudiants, j’ai donné un coup de main dans le service des maladies infectieuses, j’ai aussi beaucoup participé à la régul’ pour répondre aux patients et les orienter. On était tous dans le vrai, dans la réalité des soignants, avec l’angoisse et les responsabilités qui vont avec. J’ai touché du doigt ce que nos profs nous avaient dit dès la deuxième année : à partir d’aujourd’hui, vous êtes considérés comme des professionnels de santé ». Et Ariane, les mains dans le cambouis, a désormais confirmation de sa vocation. Soigner, elle aime ça !
Plus qu’une dernière épreuve classante nationale, suivie de six années de spécialisation…
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