Depuis quand l’association des docteurs juniors existe-elle ?
Elle a été créée en 1975 et sa première réunion s’est tenue à Paris. Aujourd’hui, l’association compte, parmi ses membres, pas moins de 300 000 docteurs juniors européens.
Comment s’est déroulée celle que vous organisiez ce mois de mai ?
Très bien. Nous étions, en tout 23 délégations, ce qui représente environ une soixantaine de personnes. Et nous avons eu la chance d’être accueillis à Montpellier, dans la plus vieille fac de médecine d’Europe, qui est absolument splendide. Nous avons été reçus par la doyenne, le vice-doyen, le maire de la ville et nous avons eu la chance de visiter, entre autres sites de l’université, son laboratoire d’anatomie, le plus grand d’Europe. C’était vraiment spectaculaire.
Quels a été la teneur des échanges avec vos homologues européens ?
Le samedi soir, nous nous sommes tous retrouvés à la Maison des relations internationales, un événement organisé par la mairie. Le discours était très pro-européen, on s’en doute, mais aussi très pertinent, rappelant la nécessité de s’unir pour trouver des solutions. Aujourd’hui, le problème des déserts médicaux est une réalité un peu partout en Europe. Tout comme l’aspiration à trouver un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle pour tous les docteurs juniors, manifestement. Y parvenir passe par une plus grande coopération entre les professionnels de santé. Nous aurons à nouveau l’occasion d’échanger lors du prochain congrès des docteurs juniors qui se tient dans 6 mois, à Prague.
Le ministre délégué à la Santé vous a aussi adressé un message…
Frédéric Valletoux a en effet, à travers une vidéo, tenu à nous dire, en substance, que l’ISNI, qui existe depuis 1969, est un acteur incontournable de dialogue pour le gouvernement.
Le ministre a également rappelé que l’Europe de la Santé, c’était aussi la France de la Santé, à travers les passerelles entre les pays, gage de qualité et d’échanges, pour la formation et les travaux de recherche universitaires médicaux.
Vous avez rappelé que l’ISNI entrait dans sa 55ème année. Un bilan pour cet anniversaire ?
Ce sont 55 ans d’évolution. Il fut un temps, on s’appelait l’Isni-h, avec le h pour hospitaliers. Aujourd’hui, nous sommes heureux de représenter tous les internes de France, toutes spécialités confondues. C’est notre ADN. A l’ISNI toute « spé » est la bienvenue. C’est notre message majeur. Par exemple, pendant longtemps la médecine générale n’a pas été considérée comme une spécialité, mais demain un interne en médecine générale pourra éventuellement être à la tête de l’ISNI pour défendre des cardiologues ou des chirurgiens ou des néphrologues. C’est un modèle auquel nous tenons profondément et que nous continuerons à défendre.
Vous avez fait du développement d’antennes locales d’aide de pair à pair, pour aider les internes en souffrance, un axe fort de votre mandat. Où en êtes-vous ?
Nous avons déjà monté plusieurs antennes et nous continuons à avancer. Le bureau a encore cinq mois pour ce faire et pour pouvoir présenter un premier bilan chiffré à la fin de notre mandat. Nous travaillons aussi avec la Coordination Nationale d’Accompagnement des Étudiants et Étudiantes en Santé (CNAES), sur le plan de la lutte contre le harcèlement, contre les violences sexistes et sexuelles et la prévention des risques psycho-sociaux. Nous voulons parvenir à la mise en place progressive de formations en santé mentale sur tout le territoire français.