La déprescription, tout comme la notion de sobriété médicamenteuse, sont désormais inscrites dans la nouvelle convention médicale de 2024.
Mais déprescrire n’est pas une démarche simple. Qu’il s’agisse de réévaluer une ordonnance pour arrêter la prise d’un médicament, mais également d’éviter de prescrire un médicament dont la balance bénéfices-risques n’est pas favorable, le médecin se heurte le plus souvent aux réticences du patient.
Bientôt une campagne de sensibilisation à la déprescription
Pour soutenir les médecins dans cette démarche, une campagne nationale de sensibilisation du grand public va être déployée prochainement. Elle visera à déconstruire l’idée reçue qui consiste à penser qu’une consultation médicale implique forcément une prescription de médicament. Rappelons qu’en juin dernier le Leem (Les Entreprises du médicament) a réalisé une campagne de communication pour inciter les Français à réduire la polymédication.
Quelles sont les situations clés pour déprescrire ?
Quatre situations peuvent être l’occasion de vous interroger sur l’opportunité d’une déprescription :
- Un patient vous consulte pour renouveler une ordonnance de médicament. Comme le patient se porte bien, il est possible qu’il n’ait plus besoin de cette prescription.
- Un patient vous consulte car il ne se sent pas bien. Il prend un médicament mais aucun diagnostic étiologique du mal-être n’est posé. Il convient de s’interroger sur l’éventuelle responsabilité du médicament dans l’état du patient.
- Un patient a démarré récemment un médicament et il se plaint d’effets indésirables. Cette situation doit vous amener à arrêter le médicament.
- Un patient âgé, soumis à un traitement comprenant plusieurs médicaments, vous consulte en raison d’une pathologie aiguë. Il peut être nécessaire de déprescrire en urgence.
La déprescription, comme la prescription, n’est pas sans risque. Il s’agit d’évaluer les probabilités de bénéfices et d’effets nocifs liés à l’arrêt du traitement, et les comparer avec ceux liés à la poursuite du traitement. Dans certains cas, la déprescription n’est pas la bonne solution, ou bien il est préférable d’attendre un moment plus favorable.