S’arrêter de fumer pendant un mois multiplie par 5 les chances d’abandonner le tabac définitivement. C’est pourquoi Santé Publique France, le Ministère de la Santé et de la Prévention, en association avec l’Assurance Maladie, renouvellent encore cette année l’opération « Mois sans tabac ».
Une multitude de leviers ont été imaginés pour sensibiliser les fumeurs à essayer de changer de comportement :
- Le site Internet Tabac info service, très riche en contenus et qui permet une mise en contact avec un tabacologue.
- Le 39 89, numéro d’aide à distance, entièrement gratuit
- Une appli de e-coaching dédiée, conçue par l’Assurance Maladie, qui propose un suivi personnalisé.
Ces trois outils sont complétés par un kit d’aide au sevrage, disponible lors de l’inscription au site Mois sans tabac et dans 18.000 pharmacie. Par ailleurs, les fumeurs peuvent aussi trouver une mine d’informations sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram) en s’inscrivant sur des pages spéciales conçues à cet effet.
Pour s’assurer d’un bon démarrage, 3 spots TV sont diffusés depuis le 9 octobre sur les chaînes nationales. Ils mettent en avant des personnes d’âge mur qui fument depuis leur adolescence, par pression sociale et par mimétisme. L’idée principale est qu’il est difficile de ne plus dépendre de la nicotine sans l’aide d’un professionnel.
Le slogan qui est mis en avant est d’ailleurs « Vous n’étiez pas seuls quand vous avez commencé, vous ne serez pas seul pour arrêter ». Ce message est aussi décliné en versions radio et vidéo en ligne comme YouTube.
Pour parachever cette campagne, des stands Mois sans tabac seront animés par des acteurs régionaux.
Dans le détail, la Bretagne a même mis en place un dispositif d’accompagnement sur les réseaux sociaux avec un groupe privé Facebook « Les Bretons #MoisSansTabac », une page Instagram et un compte Twitter @BzhMois.
Des résultats non négligeables
Il faut savoir que « Mois sans tabac » s’inspire de la campagne « Stoptober » mise en place par le PHE (Public Health England) depuis 2012. Elle a généré lors de sa première édition 350.000 tentatives d’arrêt du tabac en plus au mois d’octobre, comparé aux années précédentes.
Du côté Français, si on regarde dans le rétroviseur, entre 2016 et 2021, plus de 1 million de participants se sont enregistrés sur cette campagne.
En 2021, le Mois sans tabac a su toucher une partie des fumeurs :
- Plus de 110.000 inscriptions
- Près de 90.000 téléchargement de l’application
- Près de 2 millions de visites sur le site Internet.
Le 27 octobre dernier, le site Internet du Mois sans tabac comptabilisait déjà dans la matinée plus de 95.000 inscrits.
Des taxes croissantes
D’après les derniers chiffres sur la prévalence du tabagisme, la France totalisait 25,5% de fumeurs quotidiens en 2020, un chiffre stable par rapport à 2019. Il subsiste donc encore un gros effort à faire pour lutter contre ce fléau.
Fin septembre, Élisabeth Borne a indiqué que le prix du paquet de cigarettes sera « indexé sur l’inflation ». Selon Bercy, avec une inflation au-dessus de 5 %, cela correspondrait à 50 centimes de hausse en 2023 et de nouveau 35 centimes en 2024, soit à terme un paquet qui avoisinerait 11 euros en moyenne, soit environ l’équivalent du SMIC horaire.
La lutte contre la tabagisme est un enjeu de santé publique pour le gouvernement, mais le tabac grève également lourdement ses finances : la fiscalité sur le tabac rapporte entre 13 et 14 milliards par an, pour un coût de 20 à 26 milliards d’euros pour l’Assurance maladie.
Pour conclure, signalons que cette campagne se concentre sur la cigarette traditionnelle, alors que de plus en plus de jeunes ont adopté le vapotage ces dernières années.
Dans le même temps, l’Allemagne envisage de libéraliser le cannabis récréatif. Selon une étude réalisée en 2021, un tel choix lui permettrait de dégager l’équivalent de 4,7 milliards d’euros de recettes nouvelles ou d’économies de dépenses et de créer 27.000 emplois.
Pour aller plus loin : La page web de Mois sans tabac : https://mois-sans-tabac.tabac-info-service.fr/ De nombreux documents destinés à permettre aux professionnels de santé de bien accompagner les fumeurs sont disponibles à cette adresse : https://pro.tabac-info-service.fr/ |
Crédits Photo : Santé publique France