Les JFK sont un moment d’échanges, de rencontres et de partage de la profession. Elles sont issues de la conférence de la Société Française de Physiothérapie (SFP), la société savante de kinésithérapie en France. Elles ont lieu tous les deux ans. La toute première Journée a ainsi eu lieu il y a dix-huit ans. L’idée était de créer un congrès qui fédère toute la profession des kinés dans une logique de science et de recherche, ce qui à l’époque, n’existait pas en France en kinésithérapie.
Oui, car depuis les toutes premières journées, beaucoup d’associations de praticiens partenaires sont venues se greffer à cet événement pour participer à son organisation aux côtés de la SFP. Au final, aujourd’hui, on a pratiquement toute la profession qui est présente : associations, syndicats, représentants de l’Ordre… Et les partenaires commerciaux bien sûr.
Cette année c’est « La recherche francophone au service de la pratique ». Nous avons fait le choix de vraiment mettre en avant les évolutions que nous avons connues dans la profession. Jusqu’à maintenant, c’était beaucoup les anglophones qui venaient nous présenter leurs travaux. Parce que même si la recherche en France était bel et bien réelle, elle n’était pas aussi développée que dans les autres pays. Mais depuis quelque temps, nous sommes véritablement en train de rattraper le retard de manière assez importante. Nous avons donc décidé de mettre la recherche francophone en kinésithérapie en avant : la recherche française, mais aussi les recherches belge, suisse, canadienne et des autres pays francophones.
Le programme est riche et varié. Il va de présentations faites par des kinés humanitaires, à des choses très académiques comme, « comment publier un article de recherche », et « comment les groupes de recherche fonctionnent-ils ». Mais il y aura également, à travers des ateliers et des tables rondes, des choses très concrètes qui concernent la pratique et son évolution. Enfin, petite nouveauté cette année, nous aurons davantage de chercheurs qui vont venir présenter leurs travaux.
Cela fait quasiment un an que nous sommes dessus. Sur cette édition, le comité de pilotage a choisi d’avoir des critères plus élevés que précédemment, parce que le métier s’est « universitarisé ». On a de plus en plus de chercheurs dans la profession. Quant au choix des thèmes, il y a les thèmes généraux, qui reviennent un peu tout le temps, comme la neuro, en matière d’accident vasculaire cérébral et la rééducation du patient neurologique ou la prise en charge de la douleur. Et puis cette année, comme nous avions plusieurs chercheurs en sciences humaines et sociales, nous avons voulu mettre l’accent sur ce domaine spécifique. Enfin, nous avons procédé à un appel à communications. Le Comité scientifique a publié des critères pour que des auteurs francophones puissent présenter leurs travaux. Nous avons récupéré tous les abstracts soumis qui ont chacun été lus en aveugle par deux évaluateurs. A l’arrivée environ 60% d’entre eux ont été acceptés pour faire l’objet d’une communication orale.
Mais les JFK ne sont pas fermées. Par exemple parmi nos intervenants de cette édition, la SFP a invité un podologue à présenter ses travaux de recherche. Il a un champ de compétences qui nous semblait intéressant. Et à propos de pluripro, les choses évoluent en ce moment très vite. J’ai eu mon diplôme il y a quinze ans, entre maintenant et il y a quinze ans, ça n’a rien à voir. Toutes les thématiques autour de l’élargissement du champ de compétence, de prise en charge globale et de collaboration entre professionnels de santé n’étaient que balbutiantes à l’époque. Aujourd’hui ces notions sont beaucoup plus fines. D’ailleurs on les retrouve dans les soumissions que nous recevons aux JFK : des communications sur le parcours de soin du patient, sur l’interpro, sur la collaboration.
Journées Francophones de Kinésithérapie, 29 mars au 2 avril 2023 au Couvent des Jacobins à Rennes : https://www.congres-jfk.fr/fr/
Propos recueillis par François Petty
Crédit photo : DR