C’est l’ancienne première Ministre Elisabeth Borne qui l’avait annoncé l’été dernier à l’occasion du Plan France ruralités, pour contribuer à réduire les inégalités d’accès aux soins et lutter contre les déserts médicaux, l’État proposait une solution originale : la mise en circulation dans les zones rurales, d’ici à la fin 2024, de « 100 Médicobus », un dispositif de cabinet médical mobile. A charge pour la ministre déléguée de la Santé chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin le Bodo, de mettre cette annonce en musique. Fin novembre, les services de l’ancienne ministre estimaient que l’objectif serait tenu. Calendrier à l’appui.
En effet, l’appel à projets pour la 1ère vague de déploiement a débuté le 30 novembre. « 30 projets de Médicobus seront sélectionnés au cours du premier semestre 2024 et 70 supplémentaires d’ici la fin de l’année » indique le ministère, qui « invite l’ensemble des professionnels de santé et des collectivités à s’en emparer ».
Lutte contre la désertification médicale
Ce moyen d’« aller vers », en particulier dans les territoires ruraux souffrant de désertification médicale, permet d’offrir une nouvelle possibilité d’accès à un médecin traitant ou à un spécialiste, aux patients qui en sont dépourvus, peut-on lire sur le site de Ségur.
Pour mémoire, ce programme s’inscrit dans un cadre plus vaste de lutte contre les déserts médicaux. Comme le financement du recrutement de 10 000 assistants médicaux d’ici 2024, afin de dégager du temps médical pour les professionnels de santé et d’assurer une meilleure qualité de soins pour les patients.
Montant de l’opération : 65 millions d’euros par an. Fin 2023, plus de 5 000 contrats avaient déjà été signés, « ce qui représente l’équivalent de 500 000 consultations supplémentaires disponibles en 2023 », se félicite le ministère qui rappelle qu’un assistant médical permet de libérer en moyenne deux consultations par jour et par médecin.
20 millions d’euros
Le développement des Médicobus a, lui, été chiffré à 20 millions d’euros, avec un coût allant de 100 000 à 400 000 euros selon les modèles de cabinet mobile. Il est pris en charge par l’État jusqu'à 50 % (soit 10 millions d'euros). L’Assurance maladie et des financeurs locaux y contribuant pour l'autre moitié. Aujourd’hui, une dizaine de ces bus médicaux sillonnent déjà les routes des départements de la Manche, de la Lozère et en région Provence-Alpes Côte d’Azur.
De nouveaux véhicules devraient très prochainement rejoindre cette première « flotte ». L’Agence régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, celle de Lorraine, l’Agence de santé de Besançon, de Bretagne et des Hauts-de-France, pour ne citer qu’elles, indiquent en ce début d’année étudier attentivement les premiers projets présentés.