L’initiative One Health part du constat que les organismes vivants et les écosystèmes sont interconnectés. Et, qu’en conséquence la santé des uns dépend de celle des autres. « One Health » ou « une seule santé » en français, tient compte de ces liens complexes dans une approche globale des enjeux sanitaires.
Celle-ci englobe la santé des végétaux, des animaux et des êtres humains, ainsi que les incidences de l’activité humaine sur l’environnement. One Health cherche donc à identifier les facteurs de risque ainsi que les mécanismes de transmission.
Historique
C’est au milieu des années 1800 que les prémices de « One Health » ont émergé avec Rudolf Virchow (1821-1902), pathologiste allemand.
Puis, le concept a pris de l’ampleur dans les années 2000.
One Heath a finalement fait l’objet d’un accord tripartite signé en 2010 entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).
Trois sujets majeurs
Depuis cette date, One Health est devenu un enjeu incontournable des politiques de santé.
Il faut dire que selon une Contribution du Conseil scientifique COVID-19, publiée en 2022, « comme environ 75% des maladies émergentes répertoriées chez l’Homme, le COVID-19 est très probablement une zoonose due à l’introduction d’un coronavirus à partir d’un réservoir animal. »
De plus, environ 60 % des maladies infectieuses chez l’homme sont transmissibles entre l’animal et l’homme.
Les objectifs du projet One Health sont triples :
- Lutter contre les zoonoses
- Réfléchir à la résistance à certains médicaments
- Assurer la sécurité sanitaire des aliments.
Un travail dans la transversalité
Nos modes de vie ont un impact sur ces sujets.
Le changement climatique, la déforestation, l’urbanisation, la mondialisation, les mouvements de population, l’agriculture intensive et la chasse peuvent avoir un impact sur notre santé.
Face à la diversité des facteurs de risques, One Health fait travailler ensemble des professionnels de la santé humaine, animale et environnementale, ainsi que d’autres parties prenantes comme des gouvernements, des chercheurs ou des ONG.
Elle encourage la surveillance des maladies émergentes et développe des stratégies de prévention et de contrôle efficaces.
Tout étant lié, « une seule santé » promeut également la gestion durable des ressources naturelles et la préservation d’écosystèmes sains.
Fin d’un gros programme européen
Le programme conjoint européen One Health (en anglais « One Heath EJP ») vient de s'achever après six années de travail.
Il a avancé en étroite collaboration avec des acteurs comme l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) ou l’EEA (Agence européenne pour l'environnement).
Selon l’ANSES, ses résultats et acquis sont très riches : collections de souches de bactéries, séquences de génomes d’agents pathogènes, méthodes de détection, procédures de surveillance, etc.
Quelques chiffres :
- Il en est issu 30 projets et 17 thèses.
- Ce programme a impliqué plus de 1.500 scientifiques dans 43 organisations de 22 pays européens. Avec des méthodologies communes, toutes ces entités sont maintenant mieux préparées à travailler ensemble en cas de nouvelles épidémies ou pour s’occuper de la résistance aux antibiotiques.
L’un des plus grands succès est d’avoir fait collaborer des experts de différentes disciplines en cassant les silos.
Une vaste documentation a aussi été collectée pour tous ceux qui s’intéressent à la sécurité alimentaire, aux maladies infectieuses et à la résistance aux antimicrobiens.
Le défi maintenant est que cette masse de connaissances soit bien mise à la portée de ceux qui en ont besoin et qui sont en position de faire la différence.
Le travail de communication va être pris en charge par la Med-Vet-Net Association, dont le siège est à Maisons-Alfort.