Prochaines élections aux URPS, Ségur de la santé, grève des Praticiens Hospitaliers… Jeunes Médecins monte au créneau.
Oui, parce que Jeunes Médecins, c’est la rénovation de l’Isncca qui était le syndicat des chefs de clinique et des assistants. Il y avait le besoin de redynamiser la représentation professionnelle chez les jeunes médecins dans la période qu’on appelle le post-internat. Le fait de circonscrire cette représentation uniquement au statut d’assistant et de chef de clinique nous paraissait très limitatif et surtout ne permettait pas à la jeune génération d’obtenir une légitimité via les élections professionnelles dans l’ensemble des champs d’exercice du métier de médecin, que ce soit à l’hôpital, en ville ou en médecine salariée. L’idée a été que contrairement à l’existant, il fallait vraiment avoir une plateforme qui puisse rassembler toutes les spécialités, tous les modes d’exercice et sortir d’une vision balkanisée de la représentation syndicale.
Ah oui, et l’autre révolution, c’est aussi d’avoir rendue l’adhésion à notre syndicat, gratuite.
La reprise de l’ancienneté pour les PH nommés avant octobre 2020. Déjà, lors des discussions du Ségur de la santé, nous avions à l’époque refusé de signer ces accords parce que nous estimions qu’ils entraînaient une perte d’équité entre les praticiens déjà nommés et les praticiens qui débutaient leur carrière comme entre les praticiens titulaires et les praticiens contractuels. Pour être simple, nous voulons une revalorisation globale et notamment un début de carrière à 5000 euros bruts par mois.
La volonté était surtout politique, dans le contexte Covid, d’apaiser les esprits, d’éviter tout risque d’embrasement chez les soignants et de pouvoir relancer ainsi les négociations sur les retraites. Le nom lui-même, de Ségur de la Santé, a été galvaudé puisque cela a été un Ségur de l’hôpital public et tout un pan du champ de la santé n’y figure pas. Le médico-social, par exemple, n’a pas bénéficié de revalorisations. Et en matière de médecine de ville, il y a eu un report des négociations conventionnelles et une absence de réelle revalorisation dans le cadre du PLFSS 2021.
Oui, d’autant plus que le ministre ne montre aujourd’hui aucun signe de volonté de dialogue et d’apaisement.
Oui, Jeunes Médecins s’est d’abord présenté, avec succès, aux élections professionnelles des praticiens hospitaliers en juin 2019. Et cette année, la grande première sera la possibilité pour Jeunes Médecins de se présenter aux élections professionnelles des médecins libéraux à travers les Unions Régionales des Professions de Santé. Mais à côté de cela, nous avons aussi des discussions en cours avec la représentation des médecins salariés au sein des établissements privés à but non lucratif.
Il nous faut sortir d’une représentation médicale qui ne serait portée que sur l’exercice libéral, hospitalier, salarié ou que sur telle ou telle spécialité. Je pense que c’est ce mode de fonctionnement qui a pêché sur la représentation médicale de ces dernières années et qu’il est très important que les médecins, quel que soit leur mode d’exercice ou leur spécialité, aient une plateforme qui leur permet de discuter en interne et de pouvoir porter un message commun et transversal auprès des autorités de santé.
Propos recueillis par François Petty
Crédit photo : DR